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Retour imminent à la Matière ou la lutte dans le processus créatif


Echantillons d'expérimentations matiéristes. Alison Azzolin 1997-1999. Sur toile, papiers, murs. Sur châssis et InSitu. Extraits d'oeuvres réalisées à l'université. Thème du mémoire : "L'étude de la notion de chantier dans le cadre d'un projet scénographique" (2000)
Echantillons d'expérimentations matiéristes. Alison Azzolin 1997-1999


...dans l'art et dans la vie *



En cette période de tournant dans ma pratique, je repense aux paroles de mon amie Nathalie Révocat (praticienne en médecine symbolique*) : "quand tu avais 26 ans, tu as fait un choix qui a blessé ton âme". Ce choix c'était la voie de la sécurité (matérielle), guidé par la peur de perdre, et il a consisté à prendre la voie de l'enseignement (ce qui est une bonne chose d'un certain côté) et pour cela d'abandonner mon besoin de création.

Pour parvenir à ce but intermédiaire, j'ai négligé une partie vitale de moi même: la créativité.

Et la page blanche est arrivée.


Pendant des années, j'ai joué le « jeu » de ce rôle. (à noter que la Transmission fait aussi partie de moi, tout dépend du lieu où elle s’exerce).

C'est juste la forme qui était en dissonance (j'y reviendrai dans un autre article).


Alors, même si de temps en temps je dessinais, je peignais, je finissais toujours par dévaloriser mes dessins… et même, je ne les terminais pas.

Ils étaient là, arrivés furtivement sur un bout de ticket de caisse, dans un cahier de brouillon, instants volés guidés par une main concentrée sur une réunion ou préoccupée par tout autre chose. Parfois Ils ne restaient que dans ma tête, je les voyais en projection lorsque j'observais autour de moi, comme un calque par dessus la réalité physique visuelle. Ils disparaissaient ensuite parmi les livres de la bibliothèque, les papiers de brouillon, les boîtes où l'on range les choses à trier pour plus tard.

Et surtout, je ne voyais pas le message qu'ils portaient.


Malgré tout, j'en ai gardé une partie.


Et, un jour que je retrouvais ma vraie liberté intérieure (le processus a été long), allant de prise de conscience en prise de conscience, le besoin de toucher la peinture, sentir le grain du papier ou de la toile, caresser les pastels... est revenu de manière fulgurante.

C'est là que j'ai dessiné et peint les premiers traits de « l'Arbre Trans-Générationnel ».

Dans un moment quasi méditatif et introspectif, précédé de longues recherches sur mes ancêtres et de besoin de lien avec eux.


(Je prépare d’ailleurs une série, parce que l'Arbre n'a pas fini de parler… )


Puis le processus s'est arrêté. Me laissant tout de même un sentiment d'apaisement.


Un proverbe me revient de temps en temps à l'esprit : " ce que l'on n'apprend pas par la sagesse, on l'apprend par la souffrance » *. Je le vis ainsi : quand un message revient sans cesse dans notre vie, et qu'on l'ignore (ou qu'on ne le comprends pas), on se dirige vers des situations, des épreuves, qui sont là pour nous le rappeler, quitte à ce que ce soit dans la douleur.

Créer, par le dessin et la peinture, est un langage ancré en moi, inévitable.

A lutter pour le fuir (les raisons et les excuses étaient nombreuses), je me suis fui moi même et je passais à côté de ce qui me permet de me réaliser.


Maintenant que j'ai éradiqué les nombreux conflits internes (comme le syndrome de l'imposteur, j'y reviendrai dans un autre article), j'ai définitivement compris que la création artistique fait partie de moi.


Désormais, j'ai de nombreux projets de peinture et de créations sous d'autres formes. Peu importe comment elles émergeront, je les laisserai venir et être, sans résistance.


Un dernier "conflit interne" :

De part les circonstances matérielles de ma vie quotidienne, conjuguées aux pratiques de notre époque - l'ère numérique - je me suis beaucoup questionnée sur ma pratique du dessin avec le numérique.

J'ai finalement trouvé la réponse qui apaise ces questionnements et qui va influencer ma pratique à venir. Je développe ça dans un autre article.

Ce qui est certain, c'est que je vais revenir à la matière pure, le pigment, la texture du support… comme pour boucler une boucle.



Installation monumentale de toiles abstraites. Alison Azzolin 1999, Toulouse. Ensemble de 9 toiles, travail de la matière, exploration par le geste.
Installation monumentale de toiles abstraites. Alison Azzolin 1999


Références et liens :

« L'art et la vie confondus » de Allan Kaprow, est un ouvrage qui m’a beaucoup inspiré:


Nathalie Révocat


Maître Melkisedech « Ce que l'homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l'apprendra par la souffrance ».

Voir sur https://citations.ouest-france.fr/citation-maitre-melkisedech/homme-veut-apprendre-sagesse-apprendra-103970.html

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